jeudi 6 novembre 2014

Un synode satanique

Nous publions ci dessous un article de l'abbé Chazal, extrait du dernier Autrasian Report (dont la parution ne saurait tarder). 




Vatican III approche à grands pas, aux mains du soi-disant “Pape synodal”. C’était un exemple classique de révolution. Une répétition de ce que nous avons lu dans le livre de Ralf Wiltgen « Le Rhin se jette dans le Tibre », a l’exception que la rivière de La Plata a rejoint le Rhin, et que l’arrière-garde est polonaise, africaine et d’autres endroits similaires isolés. Les éléments conservateurs ont eu le droit de présenter leur doléances symboliques, permettant un débat plus ouvert et pluraliste, mais la vérité qui vient du bas doit l’emporter. L’Eglise devient ‘gay’, divorçante, et moralement progressive : voilà la réalité et une telle réalité devient ensuite officielle. Vatican II dit que l’Eglise est le Peuple de Dieu, François ne fait qu’appliquer ce principe. Le train démarre, maintenant si des conservateurs tels que l’Abbe Nély ne sont pas intéressés, ils peuvent se retirer, mais ils peuvent aussi rester et tenter de persévérer… 

La réalité à laquelle nous sommes confrontés dans l’Eglise conciliaire est pire que nous l’attendions avec ce synode soit disant « sur la famille » au prétexte inimaginable que les droits des petits enfants vont être respectés même si on les laisse à des couples homosexuels, avec toutes les dépravations que cela entraine, et avec toutes les abominations qui en découlent avec les mères porteuses, (IVF, beaucoup d’avortements, l’ eugénisme, le trafic d’enfants, la maltraitance des femmes dans le tiers monde, etc.).


Et comment pouvez-vous être en faveur de la famille tout en cautionnant si ouvertement le divorce, pour la première fois dans l’Histoire d’une Eglise qui a perdu l’une de ses nations la plus puissante uniquement sur la question du divorce d’un seul homme, Henri VIII ? 

Le progressisme signifie que si vous péchez, et prévoyez de continuer à pécher, tant que vous espérez faire quelque chose pour changer, vous êtes accepté, non, accueilli. Vous êtes juste prisonnier de votre propre nature, nous vous aiderons comme vous êtes, et où vous êtes, sur la planète gaie ou sur la planète lefebvrienne. Nous sommes tous des pèlerins de la vérité, dit le Pape Benoit aux luthériens.

Comme on pouvait s’y attendre, le président de la Conférence Episcopale Polonaise a déclaré que ceci était un écart par rapport aux enseignements de Sa Sainteté Saint Jean Paul II le Grand. Les paragraphes les plus controversés furent temporairement rejetés, et par un iota (64% votèrent en faveur du texte sur les homosexuels, quelques un votèrent contre parce ce que le texte n’allait pas assez loin pour eux). Alors le Pape François a maintenu les paragraphes infâmes, et le texte entier de « Relation post disceptationem » reste ouvert au débat public jusqu’à l’année prochaine, dit Mgr Forte, le secrétaire spécial, et le Pape a le dernier mot. Remarquez bien que ces paragraphes infâmes n’ont pas eu tout à fait la majorité mais ont eu tout de même une majorité absolue confortable. Cela passera au deuxième tour, et François dit clairement que tous ceux qui sont contre sont des pharisiens qui devront obéir au « Dieu des surprises ». 

Le mentor du Pape François est plus Saint Paul le sixième Le Plus Grand que Jean Paul le deuxième Le Grand, un Pape qui montre son habilité à confronter les hommes du passé pour imposer le nouvel aggiornamento. Tout comme durant Vatican II, si les votes nécessaires ne sont pas obtenus, on remet le tout sur la table pendant des rondes de débats successifs jusqu’à ce que cela passe avec de faibles amendements conservateurs.

Ce qui importe c’est que les nouvelles idées soient présentées pour la première fois au monde entier avec l’approbation de la suprême autorité de l’Eglise Catholique. On permet à l’opposition de s’exprimer, seulement pour être écrasée et coupée en morceaux dans la plus faible moitié recyclable, et les irréductibles, de qui on s’occupe plus tard, comme la bonne vieille FSSPX.

Notez les exemples conservateurs que l’on nous jette aux yeux, tels le Cardinal Muller qui affirme que la Virginité de Notre-Dame n’est pas une réalité physique, ou le Cardinal Napier qui dit que le texte est incomplet parce qu’il devrait permettre aussi la communion aux polygames. Les conservateurs de Vatican III sont en tous points similaires aux ultra-libéraux de Vatican II. En tous les cas, beaucoup d’électeurs n’ont pas approuvé les paragraphes controversés pour des raisons procédurales uniquement, et non de contenu. Tout est entièrement téléguidé depuis le début, y compris l’opposition conservatrice. C’est le Pape qui nomme les modérateurs du Synode et choisit ses membres à chaque consistoire des cardinaux, relevant les anciens de leurs fonctions et promouvant les surprises. Le Pape ordonne les sondages démagogiques et met de l’huile sur le feu par ses déclarations scandaleuses avant même le synode. Les conservateurs sont-ils choqués par la béatification de Paul VI ? Et bien ils devraient suivre l’exemple du conservateur Benoit XVI qui a dûment assisté à la cérémonie et l’a approuvée… n’est-il pas sur les rangs du numéro 3 après les canonisations de Paul VI et Jean-Paul I ? Et il y aura beaucoup d’autres canonisations infectes à avaler à partir de maintenant.

Est-ce que ces conservateurs croient vraiment que la Révolution va s’arrêter? S’ils le croyaient il était utile de le croire, pour recycler graduellement les éléments réactionnaires, mais maintenant les chevaux de Méphisto doivent galoper plus loin. Tout au long on les inclue dans le processus révolutionnaire pour maintenir, non seulement un peu de piquant dans le débat, mais aussi un focus sur les principes et pour toujours garder en réserve un ennemi afin de mieux positionner ses armes, comme « l’acquisition de la cible » dans le langage militaire.

Il n’y a qu’un arrêt pour la Révolution, et c’est l’Enfer. Vous pouvez y rentrer quand vous voulez mais vous ne pourrez jamais en sortir.
Alors venez à bord de mon train quand vous voulez, dit le Pape François !



In Iesu et Maria,
François Chazal+