mercredi 20 novembre 2013

Si le sel perd sa saveur... (abbé J. Pfeiffer: 24 novembre 2012)


Sermon du 24 novembre 2012

Traduction par Vias Tuas Domine pour Avec l'Immaculée

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi-soit-il.

C'est aujourd`hui la fête de saint Jean de la Croix et c'est le temps de dire « Bénie soit la bouche de l'homme juste qui contemple la sagesse ».Nous offrons cette messe d'un docteur de l'Eglise--confesseur de l'Eglise--qui contemple la sagesse. Et nous parlons aussi du prêtre. « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde.» Si le sel s'affadit, comment le salera-t-on ? Et quel est l'objet de la lumière...la lumière du monde ? On place la lumière sur un piédestal et le devoir du prêtre, en tout temps partout, est de prêcher la vérité, à temps et à contretemps. Notre devoir est de prêcher la vérité. Nous sommes les disciples du Christ, nous avons l'obligation de prêcher la vérité et la vérité doit être enseignée. Le professeur qui n'enseigne pas ne remplit pas son devoir.  

 Nous sommes au temps dans lequel Notre-Seigneur a dit:« Vous êtes la lumière du monde ». La lumière n'a pas de valeur en soi et le sel n'a pas de valeur en soi. Si vous mangez du sel vous n'aurez pas une santé florissante. On ne mange pas le sel directement. Mais si vous avez de la viande ou d'autres aliments que vous salez, la nourriture sera meilleure et se conservera mieux. Elle ne développera pas des toxines qui rendent malades. Le sel n'est pas bon en lui-même mais il est bon pour préserver de la corruption et rendre la nourriture meilleure au goût.  

 Le prêtre est le sel de la terre. Il apporte avec lui Jésus-Christ et il apporte la vérité catholique et il doit "saler" le monde. Le prophète Elisée s'aperçut un jour que l'eau était mauvaise. Cette eau était empoisonnée et ne pouvait pas être consommée. Il prit du sel et en mit dans l'eau. Le prêtre fait la même chose quand il bénit l'eau--nous faisons comme Elizée quand nous préparons l'eau bénite--nous mettons du sel dans l'eau et d'amère elle devient douce. Depuis le péché d'Adam et Eve le monde est menacé de se corrompre et nous devons y mettre du sel afin de le préserver de la corruption. Si on met du sel sur une plaie c'est très souffrant mais ça peut la purifier. Le sel est donc cause de souffrances quand il est en contact avec une plaie. Et le prêtre doit être "le sel " et s'il n'est plus "sel " il a perdu sa saveur.  

 C'est donc ainsi que le démon attaque l'Eglise le plus durement. Comment peut-il la détruire? S'il n'y a que de mauvais prêtres. Il y aura toujours de mauvais prêtres, des Judas à travers l'histoire de l'Eglise. Il y aura toujours de mauvais évêques et  il y aura toujours de mauvais évêques et il y aura toujours des hommes mauvais et Notre-Seigneur nous a avertis qu'il y en aurait du commencement à la fin .« Le royaume des cieux est comme un champ où il y a de l'ivraie. Nous savons donc qu'il y aura toujours des hommes mauvais à l'intérieur de l'Eglise, pas seulement du bon blé. Des ennemis entreront dans l'Eglise au milieu de la nuit et sèmeront les mauvaises graines dans le champ. C'est pourquoi Notre-Seigneur a permis qu'il y ait un Judas parmi les apôtres et non seulement Judas mais à un certain moment tous les 12 se sont éloignés de Dieu.  Tous les 12 se sont enfuient la nuit avant qu'Il soit crucifié. On ne doit donc pas être surpris de voir des mauvais sujets; mais ce qui est troublant c'est de constater que le sel a perdu sa saveur. Un homme mauvais peut avoir du sel mais il n'est pas bon--c'est un poison. Le bon prêtre est comme le sel mais l'homme mauvais est un poison. Quand l'Eglise se détruit ce n'est pas ce n'est pas à cause des mauvais catholiques mais parce des prêtres, des évêques et des papes ont perdu leur saveur. Ce n'est pas qu'ils sont devenus méchants mais ils ont perdu leur saveur; ils ne salent plus la viande et la viande se corrompt facilement. La viande transmet des maladies et les fidèles qui la consomment deviennent malades; ce n'est pas que le prêtre est mauvais mais il est comme Héli. 

Héli fut un prêtre qui ne faisait pas grand mal mais il laissait ses fils mal agir sans les reprendre. Lui-même était un homme de prière mais il ne corrigeait pas ses fils. Comme il remplissait mal ses devoirs de grand-prêtre Dieu avertit Samuel qu'Héli et ses fils mourraient ensemble. Héli n'était pas méchant mais ses fils l'étaient. Comment devinrent-ils mauvais ? Parce que leur père ne remplissait pas son devoir.  

Je ne sais pas qui l'a dit mais c'est une vérité bien connue que le mal ne se répand pas à cause des hommes mauvais mais parce que les bons ne font rien. La puissance  du démon dans l'Eglise n'est pas venue seulement à cause de la présence de quelques maçons et de ce que des  hommes méchants ont occupé des postes importants, changeant les lois et introduisant des hérésies dans l'Eglise mais c'est surtout parce que les bons ont perdu leur saveur; les bons prêtres et les bons évêques ne voulaient plus déplaire.

 Saint Jean Chrysostome dit  que; « La majorité des prêtres vont en enfer ». Pourquoi ? Ce n'est pas à cause des choses mauvaises qu'ils font. Les prêtres sont des pécheurs. Plusieurs accomplissent de très mauvaises choses. Mais saint Jean Chrysostome dit : « la majorité des prêtres iront en enfer , non pas à cause du mal qu'ils auront fait mais à cause du bien qu'ils n'auront pas fait.»
Supposons que beaucoup de malades ayant besoin de remèdes ou de chirurgie sont allongés dans cette salle et qu'il s'y trouve aussi un docteur. Ce n'est pas le docteur qui a rendu les gens malades mais il a des médicaments et il sait très bien ce qui devrait être fait. Cependant, au lieu d'agir, il s'en va en disant : « Vous savez, j'ai autre chose à faire » et il laisse mourir tout ce monde. Le médecin est coupable... Et les prêtres sont médecins des âmes.
Ce médecin n'a pas causé la maladie, direz-vous, il n'a pas fait une vilaine chose mais il est coupable et devra être puni parce qu'il n'a pas soigné ces malades alors qu'il le pouvait. Il en sera de même pour beaucoup de bons prêtres, de bons évêques, de bons papes. Ils seront en grand danger de perdre leur âme même s'ils sont bons, parce qu'ils ont perdu leur saveur. Ils ne mettent plus le sel sur les plaies et ne salent plus la viande. Ils n'agissent plus comme le sel, ils ne remplissent plus leur devoir de prêtre. 

On ne met pas la chandelle sous le boisseau. Anciennement, si vous mettiez une chandelle sous le boisseau --ce n'était pas une lampe électrique--si vous mettiez la chandelle sous le boisseau vous risquiez de mettre le feu à la maison. Mais on met la chandelle sur un candélabre et ainsi on peut travailler la nuit. Le prêtre est un homme qui travaille la nuit, dans la nuit du monde. La tragédie qui se déroule présentement dans l'Eglise c'est que beaucoup de bons prêtres--des hommes bons ayant bon cœur--ne veulent plus offenser personne; ils ne veulent plus porter la croix; ils ne veulent plus risquer de faire mal. 

C'est un peu comme le général qui, faisant face à une bataille, ne veut pas perdre un seul homme. Et comme il ne veut pas perdre non plus, il ne bouge pas. Il est pris en embuscade et il est détruit. Le devoir d'un général ne consiste pas seulement à protéger ses soldats; il doit engager la bataille et gagner la guerre. Il doit attaquer et vaincre l'ennemi. Il doit protéger son pays. Il doit agir. 

C'est la tragédie qui se déroule maintenant dans l'Eglise et même à l'intérieur de la Tradition. Depuis plus de 40 ans c'est très visible dans l'Eglise car beaucoup de prêtres n'étaient pas d'accord pour remplacer l'autel par une table dans les années '60, ils n'aimaient pas les filles comme servants de messe, ils n'aimaient pas donner la communion dans la main, ils n'ont pas aimé se faire interdire de prêcher sur l'enfer. Ils n'aimaient pas ces choses mais pour garder leur poste et bien paraître, ils se sont dit : «Bien, je vais m'assurer que les servants seront habillés convenablement et je vais avertir mes bons paroissiens de venir communier de ma main seulement. N'allez pas aux laïques et je vous encourage tous à communier à genoux.» De cette façon il espérait garder son monde à Dieu.

Mais le devoir du prêtre est de dire la vérité. L'abbé Hannifin, mon vieux curé en 1970 était un prêtre catholique dans une paroisse libérale. On vint à lui en  en 1969 avec la Nouvelle Messe. « M. l'abbé, vous allez dire la Nouvelle Messe.» -« NON ! Nous ne l'aimons pas. Dommage, mais allez dans une autre église, ça ne se passera pas ici.» On a voulu lui imposer un conseil pastoral, il l'a refusé. Et il a continué à dire la Messe Traditionnelle, il a refusé les ministres laïques, il refusé la Nouvelle Messe et il ne la permettait pas dans son église, l'église St Michel à Fairfield, Kentucky. Et jusqu'en 1973 il n'y a pas eu de Nouvelle Messe. Beaucoup de gens, les responsables des activités paroissiales, de la chorale, étaient très fâchés. Ils n'aimaient pas ce vieil Irlandais grognon mais des fidèles du diocèse, incluant ma famille, ont su que l'abbé Hannifin disait la vraie messe et enseignait la vraie foi. Alors ils sont venus et ils ont gardé la foi parce que ce prêtre ne s'occupait pas de ce qu'on pensait de lui. Il savait que devant Dieu, s'il disait cette Nouvelle Messe, il ne sauverait pas son âme. Il devait choisir sans s'occuper de ce que les autres faisaient. 

Maintenant nous sommes dans une situation semblable à l'intérieur de la FSSPX. Il y a beaucoup de bons prêtres. Ces dernières semaines une nouvelle directive aux supérieurs de districts, aux prieurs et aux prêtres  est arrivée de Menzigen: « les supérieurs de district, les prieurs et les prêtres ne doivent pas parler des relations avec Rome. Seul Menzigen va donner les communications officielles. Si on vous demande, ne dites rien , nous aurons les communications officielles d'en-haut.» Mais quelles sont ces tractations avec Rome ? Ce sont des négociations avec des loups. Les négociations avec Rome sont des négociations avec ceux qui travaillent à la perte des âmes qui nous sont confiées. Et quand un berger fait face à un loup il ne l'accueille pas gentiment. Quand le berger rencontre le loup il le combat. Et quand le berger se fait dire des mensonges il réfute directement les mensonges. Quand le berger voit que son troupeau est menacé il doit le protéger. 

Quand l'abbé Chazal a rencontré Mgr Tissier de Mallerais, celui-ci lui a dit: « Je suis d'accord avec vous et l'abbé Pfeiffer. Je suis d'accord avec ce que vous prêchez, mais vous devriez vous taire. Vous taire et attendre que moi, comme évêque et nous les capitaines décidions de parler.» L'abbé lui a répondu:« Vous admettez que nous prêchons la vérité, que nous devons nous méfier de cette tendance libérale vers le modernisme dans la F.S.S.P.X., qu'on doit se méfier d'un faux accord avec Rome qui détruit notre troupeau, et nous devrions nous taire. Bien, nous ne nous tairons pas! Quand le berger refuse de défendre le troupeau c'est le chien qui est la seconde ligne de défense. Alors quand vous serez prêt à nous rejoindre, nous serons là en train de japper. Si le chien fait défaut, c'est le bélier avec ses petites cornes qui est la troisième ligne de défense. 

En effet, nous devons combattre contre les ennemis de Dieu. Dans la crise actuelle, si nous faisons un accord avec Rome--on nous dit qu'il n'en n'est plus question mais ils le veulent toujours--ils nous disent que c'est fini parce qu'ils ne croient pas que ça va aboutir maintenant--mais c'est plutôt pour faire taire les opposants qu'ils paraissent y avoir renoncé car ils désirent toujours se soumettre à la Rome moderniste. Les six conditions élaborées comme conditions officielles pour un accord sont mauvaises. Ça ne correspond pas aux conditions que notre fondateur aurait exigées. Celles-ci se résument à une seule : Que Rome revienne à Dieu, que Rome revienne à la vraie foi, que Rome soit elle-même! 

Saint Bernard avait coutume de dire : « Quand vous péchez, vous n'êtes plus vous-mêmes» et il disait aux gens : « Allez, soyez vous-mêmes. Vous n'êtes plus vous-mêmes.» Quand nous péchons nous ne sommes plus nous-mêmes et c'est la même chose pour Rome. Quand Rome s'oppose à Dieu, quand Rome pèche, Rome n'est plus Rome! Nous attendrons que Rome reprenne ses sens. 

Vous vous souvenez du roi Nabuchodonosor. L'Ecriture Sainte nous dit qu'il était le plus grand des rois mais un jour il a perdu l'esprit parce qu'il était trop orgueilleux. Le bon Dieu a voulu lui montrer que de lui-même il n'était pas si puissant. Pendant sept  ans il ne se croyait plus roi, il se prenait pour une vache, et pendant sept ans il a mangé de l'herbe. Le peuple de Babylone a dû attendre qu'il redevienne lui-même. Après sept ans d'humiliation condamné à manger de l'herbe Dieu l'a guéri et il est redevenu un grand roi. 

De même, depuis 40 ans notre Eglise romaine à Rome, le siège de la Sainte Eglise Catholique Romaine a perdu la tête et se comporte comme une bête. Attendons patiemment qu'elle redevienne elle-même. Et quand Rome sera redevenue elle-même alors nous serons prêts à lui obéir et à la suivre. Mais  nous ne ferons pas d'accord aussi longtemps qu'elle se comporte comme une vache, aussi longtemps qu'elle mange de l'herbe, aussi longtemps que Rome n'est plus Rome, aussi longtemps qu'elle agit comme le siège de l'Antéchrist--comme la Sainte Vierge l'a dit à La Salette : « Rome sera le siège de l'Antéchrist. Rome perdra la foi et sera le siège de l'Antéchrist.» Le siège est le signe de l'autorité, du pouvoir. En d'autres mots, de Rome viendront de mauvaises ordonnances, de Rome viendront la direction, la coordination et la préparation de la venue de l'Antéchrist et l'extension de son royaume.   

Nous avons vu cela clairement en octobre de l'an dernier, quelques semaines après Assise, le pape Benoît XVI  a déclaré :« Nous encouragerons une économie mondiale , nous voulons une monnaie universelle. Nous avons besoin d'un gouvernement mondial », et ce ne sera pas un gouvernement soumis au Christ. C'est un gouvernement qui détruira les droits que l'homme a de servir Dieu et qui a déjà nié les droits de Dieu. Nous avons un monde en marche pour le règne de l'Antéchrist et qui nous dit que nous devons le préparer ? Le pape.  

Qu'est-il est arrivé ? Au cours de la messe d'aujourd'hui on lit : « Le ciel et la terre peuvent passer mais mes paroles ne passeront pas. En  vérité, je vous le dis tout ce que les prophètes ont annoncé se réalisera. » Mais il y a deux ou trois semaines, le 14 novembre, le pape Benoît XVI fit allusion au calendrier Maya dans son allocution à l'Angelus. Selon les Mayas, on devrait voir la fin du monde le 21 décembre 2012. Et le pape dit : « Nous n'avons pas à nous soucier de ces prophéties de malheur. Quand Notre-Seigneur a parlé de ces choses négatives, selon Benoît XVI, il n'agissait pas en prophète. Il n'essayait pas de prophétiser. Il disait seulement : « Soyez bons, soyez gentils et préparez-vous pour le ciel.» Il n'essayait pas de faire le prophète et pourtant Jésus-Christ a bien dit : « Toutes les prophéties de ce livre se réaliseront.» L'enseignement de notre mère, la Sainte Eglise Romaine ne considère pas Notre-Seigneur Jésus-Christ  et ses prophéties de la même manière que Benoît XVI et la Rome moderniste. Ce n'est pas pareil. Et saint Paul a dit :« Si un ange venu du ciel vous enseigne une doctrine différente que ce que je vous ai enseigné; ou si moi-même ou un ange du ciel vous enseigne quelque chose de différent, ne l'écoutez pas.»

 Souvenez-vous de la sagesse d'Ulysse quand il se préparait à approcher des sirènes. Il dit aux Grecs : « Attachez-moi à un arbre, attachez-moi au mât et peu importe les instructions que je vous donnerai, n'écoutez pas. Je serai tellement pris par les sirènes que je vous commanderai d'arrêter le navire, de le diriger vers les sirènes et nous mourrons tous. Alors je vous commande de ne pas m'obéir tant que les sirènes chanteront; et ce fut de la part d'Ulysse une très sage précaution.  

 C'est aussi notre directive. Les sirènes du modernisme chantent à Rome. Peu importe les offres merveilleuses et les beaux chants grégoriens que l'on chante à la messe moderne. (Je prie souvent dans des églises du Nouvel Ordo,,;  je vois des prêtres portant de beaux ornements romains, portant de beaux calices, chantant le Kyrie au cours de la nouvelle messe; c'est très beau.)  Mais la messe est toujours un sacrilège; c'est toujours la nouvelle messe. « Mais ça paraît tellement mieux! Ne devrions-nous pas accepter ?» Tant que les sirènes chantent, gardez le capitaine attaché au mât et ne l'écoutez pas. Tant qu'il n'arrêtera pas d'écouter le chant des sirènes, et cela ne s'est pas encore produit, nous ne changerons pas notre position.  

 On nous dit que la Tradition vit une nouvelle époque. Les choses ne sont plus comme avant. Mgr Fellay nous écrivait le 18 mars 2012--c'est une lettre aux prêtres, non encore publiée; c'est la lettre de notre Cor Unum, lettre interne, le bulletin officiel de la Fraternité-- Il dit : « Les choses sont bien différentes de 2006. En 2006 le Chapitre disait de ne pas faire d'accord avec Rome et de ne pas même considérer un accord jusqu'à ce que Rome se convertisse, mais maintenant la situation est changée. En 2006 on voyait l'Eglise s'effondrer. En 2006 on voyait tout s'écrouler mais c'est indéniable que les vieux évêques de Vatican II meurent et que les jeunes veulent revenir à la Tradition. Il y a un mouvement de retour à la Tradition dans l'Eglise, même si ce n'est pas très visible. C'est indéniable qu'en 2012 la situation n'est plus la même qu'en 2006.»  C'est ce qu'il nous disait, à nous prêtres,  le 18 mars, pour nous préparer à une nouvelle orientation, à une nouvelle attitude de la Tradition.  

  Ne le croyez pas ! Les choses n'ont pas changées!! Les sirènes chantent encore et tentent toujours de nous attirer vers les rochers afin de faire couler le navire. Pour demeurer fidèles au Christ, nous ne pouvons pas écouter le chant des sirènes. Nous devons continuer à lutter contre le modernisme présent dans l'Eglise, non pas nous amuser avec lui. Maintenant on désire s'amuser avec lui. Nous croyons que chaque fois qu'on pénètre dans Rome on s'approche des rochers. Ne nous pensons pas aussi habile que Mark Twain travaillant dans les bas-fonds sans danger. Tous les autres ont coulé. Tous les autres ont fait naufrage en allant à Rome, et nous serions différents ? Pourquoi ? Parce que nous sommes la FSSPX et nous sommes insubmersibles. Nous ne pouvons pas nous laisser prendre dans ce piège; nous devons continuer à parler hardiment. 

 Plusieurs prêtres me disent : « Ce n'est pas mon heure. Pour le moment je vais travailler de l'intérieur. Je ne parlerai pas pour le moment mais je vais attendre qu'il y ait un signe plus clair.» C'est comme au temps où Notre-Seigneur faisait des miracles par milliers et les Juifs lui disaient : « Montre-nous un signe! »  

Combien de signes voulez-vous? Tous les jours, on nous rapporte des déclarations libérales. Nous trouvons plein de modernisme dans le pape Benoît XVI et chaque jour il déclare quelque chose de mauvais comme le 14 novembre que Jésus-Christ n'avait pas l'intention de prophétiser. Aujourd'hui, les nouvelles nous rapportent qu'il veut créer des cardinaux venant les pays musulmans pour paraître plus sympathiques envers eux. Est-ce qu'il va choisir des cardinaux catholiques/ musulmans pour qu'ils nous aiment plus parce que, vous savez, ils aiment le rouge ou quelque chose comme ça. Mais c'est fou! Il ne parle plus comme le vicaire du Christ. Il voudrait qu'on construise plus de mosquées. Et ça, en 2012.

 Quel signe montre que cet homme s'éloigne du modernisme ? On ne le voit pas. Alors, continuons sans rien changer. Et ne croyez pas la fausse nouvelle que la situation a changé. Elle n'a pas changé et nous continuerons  comme avant tant que Rome ne se convertira pas. C'est très simple et Dieu amènera sa conversion à son heure. Notre-Dame apportera la victoire à son heure et c'est d'Elle que nous attendons la victoire. En attendant, nous continuons notre travail sans nous soumettre aux modernistes.  

 Nous devons agir comme le sel; nous devons apporter la lumière. La lumière est pour les autres. Si vous voulez mieux voir dans votre maison vous ne projetez pas la lumière dans vos yeux--vous vous aveugleriez. La lumière doit éclairer les objets que vous désirez voir. Si la lumière n'est pas projetée sur l'objet qu'on veut voir, c'est inutile. Le prêtre doit éclairer les blattes dans l'Eglise afin qu'elles courent se cacher. La meilleure façon de se débarrasser des blattes c'est de faire la lumière. Le prêtre doit démasquer le mal et éclairer le bien. Il doit faire connaître la vérité et  dénoncer le mal présent dans l'Eglise, aujourd'hui. C'est là le devoir du prêtre : faire la lumière! Non pas seulement pour lui-même mais la lumière sur le candélabre pour éclairer le monde.
 
 Soyons le sel de la terre et la lumière du monde, comme le Christ nous l'ordonne et Il nous bénira. Que Dieu vous bénisse tous! Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.