vendredi 22 mai 2015

Les messes ralliées (Bulletin Le Parvis) par l'abbé Marcille

LES MESSES RALLIÉES ? Separamini popule meus  (Bulletin Le Parvis, mai 2015)


« Frères, soyez mortifiés et sur vos gardes, car votre adversaire le diable, tourne autour de vous comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Que la foi vous donne la force de lui résister » (1°épitre de St Pierre, 5)


En cas d'épidémie, il faut non seulement être en bonne santé, mais aussi avoir des anticorps et se protéger. Des anticorps contre l'épidémie présente, pas contre les épidémies du passé. Pour le chrétien, l'épidémie de l'immoralité publique générale, légale et « tendance » est moins mortelle que l'adhésion religieuse à des nouveautés intellectuelles qui font rejeter Notre Seigneur Jésus-Christ avec bonne conscience. Appuyé sur la foi on se relève du péché, on ne se relève pas de l'abandon de la foi. En cas d’épidémie mortelle, la protection de la santé passe avant tout, surtout pour les sauveteurs.


L'erreur religieuse d'aujourd'hui est la pire de toute l'histoire. Elle trouve en tout homme unecomplicité intérieure par sa permissivité, elle est favorisée par la pression du monde apostat, elle est commandée au nom de Dieu par les pasteurs du troupeau. 50 ans d'expérience ne permettent pas de s'aveugler. Depuis Vatican II, ce qui était mal avant est devenu bien aujourd'hui, et ce qui était bien avant est mal aujourd'hui.


Les discussions théologiques entre Rome et la Fraternité en 2012 ont bien mis en

lumière comment le loup se déguise en brebis. L’Eglise a toujours tenu que l'enseignement de notre seigneur Jésus-Christ était la norme de l'enseignement des apôtres, et l'enseignement des apôtres transmis par la Tradition est la norme de l’enseignement des évêques et du Pape, Bref, le magistère passé est la norme du magistère présent. Selon « l'Eglise conciliaire », le magistère présent est la norme du magistère passé. Et dans les faits le magistère de l'Eglise d'aujourd'hui s’arroge le pouvoir de censurer notre seigneur Jésus-Christ et ce qui est transmis par la Tradition. Jean-Paul II ne s'est pas gêné pour le faire avec la théorie de la rédemption universelle,Benoît XVI en enseignant le grand nombre des élus, François Ier en entreprenant d'autoriser le divorce et le mariage homosexuel.

L’«herméneutique de la continuité» de Benoît XVI était une équivoque qui pouvait être comprise au sens de la Tradition ou au sens conciliaire. C'est pire que le protestantisme.
Que nous commanderait Notre Seigneur Jésus-Christ? Personne ne l’a mieux exprimé que Saint Louis Marie Grignon de Montfort : « Entendez-vous bien la voix de Dieu notre bon Père qui, après avoir donné sa triple malédiction à tous ceux qui suivent les concupiscences du monde: “ vae, vae, vae habitantibus in terra”, vous crie amoureusement, en vous tendant les bras: «Separamini, popule meus: Séparez-vous, mon peuple choisi, chers Amis de la Croix de mon Fils » (lettre aux amis de la croix.). .C’est un péché grave de s'unir dans les sacrements s'il n'y a pas d'union dans la foi, spécialement en ce qui concerne la Sainte eucharistie : c'est aussi sacrilège que de vouloir recevoir le sacrement de pénitence sans la contrition.


En pratique le problème se pose souvent pour l’assistance à une messe d'un prêtre bi-ritualiste, ou qui est membre d’un institut qui adhère officiellement à Vatican II . Le principe de la séparation doit être la règle, et l’exception doit être rare et justifiée. Souvent, on peut penser avec fondement qu’ils n’adhèrent pas de cœur aux nouveautés, qui ne voient pas comment faire autrement et ne se donnent pas la mission sacrée de ramener à l’obéissance les méchants schismatiques. Sanctifier le dimanche n’implique pas de communier. Un vrai disciple du Christ qui est heureux de porter la croix de la marginalisation à la suite de son Maître, sentira sans peine si l’exception est justifiée, s’il rend gloire à Dieu ou s’il cède à l’esprit du monde. Et s’il se trompe, se sera sans conséquence parce que son cœur n’est pas partagé.


Cette fuite est la seule défense permise et commandée aux brebis du Christ. Elles n'en ont pas d'autre, elle est vitale. Si l'on s'en exempte, même de bonne foi, notre seigneur Jésus-Christ passe peu à peu en second, la charité qui nous rend capable d'aimer Dieu plus que tout se refroidit, et on abdique sa raison pour digérer en paix en se rassurant par des formules théâtrales et inconsistantes du genre: « je préfère être dans l'erreur avec le pape que d'être dans le vrai sans le pape ».
Que Notre Seigneur ne soit pas pour nous un accessoire facultatif mais bien le sauveur. « mes petits enfants, (...) n’aimons pas le monde ni ce qui est dans le monde » (I jean, 18).


Abbé Philippe Marcille « Le Parvis mai 2015 N° 76 (Prieuré de Gastines) »