mercredi 18 janvier 2017

L'Ordre Social Chrétien


L'article ci-dessous est le mot de l'aumônier de La Ligue du Christ-Roi dans la revue Opportet Christum regnare n°8 (Hiver 2015-2016)
 
Traduction par les soins de Reconquista


Lettre de l’aumônier
Monsieur l’abbé François Chazal, CM-SPX

« Ne soyez redevable de rien envers personne … sauf de vous aimer les uns les autres, disait Saint Paul »

Chers membres de la Ligue et amis de la Résistance Catholique,

L’économie de la cité de Satan est basée sur une notion falsifiée de la propriété privée, un système basé sur l’avarice et l’amour-propre, tandis qu’une économie catholique se base sur l’acte de donner, c’est-à-dire pourvoir aux besoins du prochain – qui est un système de Charité. L’économie moderne fut établie sur base de l’action de prêt, à des taux usuraires, à son profit personnel et avec peu ou pas de soucis pour l’éthique ou le bien commun. Des règles sont établies dans le marché, mais ces règles ne sont bien sûr pas suffisantes, car la notion d’économie qui règne de nos jours est fausse dès le départ. Vous connaissez le reste de l’histoire : la pyramide de dette sur laquelle tout repose de nos jours ; l’hydre à quatre-têtes du capitalisme, de la guerre, du socialisme et du système social qui purge la Chrétienté de la majeure partie de sa vitalité et qui conduit les hommes et les nations dans une servitude de plus en plus amère : la captivité moderne, tremplin pour le Nouvel Ordre Mondial.


Dans le passé, des efforts ont été consentis pour résister à cet esclavage, et nous devrions les étudier avec assiduité. Regardez par exemple, comment, il n’y a pas si longtemps, Garcia Moreno est parvenu à dissocier l’économie de son lien usuraire et en simplement quelques années, remettre sur pied son cher pays, l’Équateur, qu’il a ainsi rendu totalement indépendant des vautours ploutocrates. Salazar a aussi réussi au Portugal, et il a été très actif sur le sujet. L’essai de Franco en Espagne, fut timide et saboté par l’Opus Dei et les manœuvres maçonniques, mais il a quand même rencontré un peu de succès : ce n’est que récemment que les caisses d’épargnes espagnoles ont cessé d’opérer librement. En Allemagne, il y avait la caisse de Neuwied qui était libre d’usure, et il y avait des institutions similaires qui existaient en France et en Italie. De telles initiatives et de telles institutions ont contribué à rétablir ces économies sur leurs bases naturelles, ce qui a résulté en une vraie liberté et prospérité pour les gens et la stabilité pour tout le pays.

Ce qui nous a toujours été recommandé par nos prédécesseurs est de recommencer de petits îlots sains, qui incluent parmi d’autres mesures sociales, des caisses catholiques qui ont beaucoup contribué à restaurer l’Ordre Chrétien en renforçant les familles, en neutralisant la tyrannie et en procurant la justice sociale.

Je pense que la même chose s’applique dans le domaine des Assurances. C’est ce qui se passe ici aux Philippines, parmi nos fidèles. Nous appliquons simplement la générosité de certains aux nécessités des autres. Cela se passe à petite échelle, mais cela a le mérite de se passer aujourd’hui. Même si ces mesures sont modestes, ce sont des mesures qui vont dans la bonne direction – pour atteindre un réel retour plein et entier en temps opportun, si Dieu le veut. Mieux vaut faire quelque chose que de ne rien faire, et le faire maintenant plutôt que de le remettre à plus tard ; et mieux vaut le faire à petite échelle en utilisant les bons principes plutôt que de le faire à large échelle en se servant de théories qui sont entièrement pourries, comme tendent à le faire l’Amérique et l’Occident qui ne tirent aucune leçon des désastres passés ou présents.

Le Jésuite irlandais [NDR le Père Edward CAHILL,S.J.], dont les pensées élevées tout en étant orthodoxes et pratiques honorent les pages de l’édition actuelle de notre magazine, fournit beaucoup de conseils utiles dans le domaine de cette étude. Et pour ceux d’entre vous qui gérez des affaires, rappelez-vous que des grands noms comme BMW ou Michelin ont opéré sur la base des principes exposés dans les grandes encycliques sociales Rerum Novarum et Quadragesimo Anno. « Pourquoi eux ? Et pourquoi pas moi à mon tour ? », pourrions-nous nous demander à la suite de Saint Augustin. Le chemin est tracé par Notre Seigneur, et il s’agit, comme nous l’avons montré, du chemin de la Charité. Ne soyez redevable de rien à personne … sauf pour ce qui est de s’aimer les uns les autres, disait Saint Paul.

Tout ce dont vous avez besoin ce sont de gens qui se font confiance, qui ont la Charité divine et qui savent ce qu’ils font. Cette dernière chose est la plus difficile, et si nous voulons détruire le système diabolique actuel, nous devons savoir par quoi le remplacer, ce qui explique pourquoi nous insistons si souvent sur la nécessité de lire, d’étudier et d’apprendre les bons principes, les erreurs qui leur font barrage, et l’histoire libre de toute censure qui présente des chroniques de batailles millénaires entre la vérité et l’erreur, entre le bien et le mal. En fin de compte, je me répète, la Charité qui est la Loi de Notre Seigneur, est tout ce que nous nous devons les uns les autres et tout ce dont nous avons besoin. Il n’y a pas d’autre moyen. Le règne social du Christ est la Charité en action. C’est la base solide comme du roc sur laquelle nous devons reconstruire et c’est la mission élevée de toute association d’action catholique.


Que Dieu bénisse la Ligue,
En Jésus et Marie,
Abbé François Chazal