mercredi 22 février 2017

Interview de Mgr Schneider le 5 février 2017

Note de Reconquista : Dans cet extrait de l'interview, Mgr Schneider revient sur la proposition de prélature pour la (néo) FSSPX. Il peut paraître surprenant qu'un évêque, qui a visité cette œuvre, ne perçoive pas (ou plus) qu'il y a un problème de Foi à la base. Cela fausse tout le raisonnement catholique et sa conclusion pastorale. On se demande aussi ce que deviendront les pauvres fidèles de la tradition si un évêque diocésain refuse la prélature ? L abandon total . Cela paraît bien surprenant de la part d'un "berger". Aurions-nous affaire à un "mercenaire"? Mgr Fellay rentre donc dans cette logique pastorale cruelle.
Heureusement le séminaire St Louis Marie d Avrillé prépare des pasteurs pour les temps à venir .
 

Traduction par les soins de Reconquista.


(…)Premièrement, récemment Mgr Fellay semble avoir accepté le gant que Son Excellence lui a tendu en décembre quand il a dit qu’il était irréaliste d’attendre que la situation soit parfaite avant de signer un accord avec Rome.  Selon ces déclarations, il semble qu’il y a une conviction de leur part d’aller de l’avant pour autant qu’il leur soit permis « d’être eux-mêmes ».  A ce stade, que diriez-vous à Mgr Fellay et au Pape François comme ultime tentative pour arriver à un accord ?

Je dirais d’abord que ce n’est pas une question d’accord, parce que lorsque l’on parle d’accord, c’est qu’il y a des différences.   Mais dans ce cas, il n’y a pas de différences dans la Foi, dans la Foi catholique.  Donc je dirais que c’est plus une question de discipline, et donc c’est une question pastorale avec une communauté comme la FSSPX qui, c’est tout à fait évident, produit des fruits visibles pour construire la foi catholique et transmettre l’intégrité de la Foi catholique, la liturgie et la vie chrétienne comme elle a été pratiquée durant de siècles.  Mais le problème dans la manière dont ils travaillent et existent, c’est qu’ils n’ont pas la reconnaissance du Saint-Siège, ce qui est une exigence pour toute communauté catholique, une exigence indispensable  pour être catholique : avoir un lien canonique visible avec la Chaire de Pierre, le Vicaire du Christ.  (…)


Merci Monseigneur.  La formule proposée d’une prélature personnelle semble être perçue par beaucoup comme la panacée ; cependant, le canon 297 du Code de Droit Canonique stipule clairement que l’établissement d’une prélature personnelle dans un diocèse exige la permission de l’évêque local.  Pensez-vous, Monseigneur, que sous cette forme canonique, la FSSPX pourra s’établir dans les diocèses dont l’évêque est hostile, ce qui pourrait être une grande majorité ? Comment prévoyez-vous le développement de la situation afin que cet accord ne soit pas enterré en pratique par ces évêques, comme cela se passe pour d’autres instituts comme la FSSP qui est seulement reçue par une petite minorité épiscopale ?

Bien, je pense que ceci n’est vraiment pas le point fondamental.  En pratique, bien sûr, quand le Code de Droit Canonique l’établit, c’est une loi générale pour l’Église.  Une prélature personnelle, ou même un ordre de droit pontifical, doit demander la permission à l’évêque local avant d’ouvrir une maison ou commencer son apostolat.  C’est donc une pratique commune dans l’Église et qui existait déjà dans l’antiquité avant le Concile comme une loi canonique similaire, même si le terme prélature n’existait pas encore, mais cela
existait de droit pontifical.  Mais je pense, de mon point de vue, que ce n’est pas une conclusion problématique parce que nous devons aussi faire confiance à la Providence de Dieu.  Nous ne pouvons pas agir dans l’Église comme une compagnie d’assurance avec une police d’assurance que cela arrivera dans le futur.  Nous sommes l’Église et non une entité séculière ou politique, mais bien surnaturelle. 

Donc à l’heure actuelle, la FSSPX a de nombreux fidèles  et de nombreux endroits où ils travaillent et où eux-mêmes n’ont pas assez de prêtres - j’en ai eu connaissance – pour satisfaire les besoins de tous les endroits où ils sont déjà présents.  Pour autant que je sache, le Saint-Siège a décidé qu’au moment où la Prélature sera érigée, les endroits déjà existants, avec leurs maisons et églises, seront automatiquement reconnus sans avoir à demander au préalable une autorisation de l’évêque.  Cette disposition ne vaudra que pour les futures fondations.  Je pense qu’alors la Prélature pourra aller auprès d’autres évêques qui les acceptent et il y a des évêques qui accepteront, et  pour ces évêques qui refuseront, ils ne sont pas éternels, ils peuvent avoir un successeur qui acceptera.  Ainsi nous devons avoir une vision plus surnaturelle et avoir confiance. (…)